Photographie : David Murgia

 

En 2010, Julie Remacle et Sébastien Foucault fondent la compagnie Que faire ?

Formés à l’ESACT (Conservatoire de Liège), ils sont aujourd’hui acteurs, dramaturges, auteurs et metteurs en scène.

Au-delà du duo qui fonde son identité, la compagnie Que faire ? se nourrit de ses collaborations avec des artistes de cultures et de pratiques différentes.

Julie Remacle est née à Huy (Belgique) le 12 décembre 1984.

Un an avant d’entrer au Conservatoire de Liège, elle participe en tant qu’autrice et comédienne à L’opéra de 4 sous de Bertold Brecht avec le Grandgousier. La troupe liégeoise investit pendant des mois un tunnel désaffecté du Quai de la Batte : une expérience humaine qui marque son goût pour les aventures collectives.

Au Conservatoire, ce sont d’ailleurs les expériences collectives artistiques et politiques qui la tiennent en haleine, à l’exception notable de son travail avec Jacques Delcuvellerie, qui lui confie le rôle d’Hermione dans Andromaque de Racine. En guise de carte blanche de fin d’études, elle élabore avec Sébastien Foucault Que faire ? , un projet ambitieux : réunir sur scène un chœur de soixante citoyens, et opposer à cette foule trois actions radicales portées par trois acteurs.

Deux ans plus tard, elle participe en tant que productrice, assistante et co-autrice à la création du spectacle Buzz, comédie grinçante et fausse conférence-spectacle sur le théâtre de demain. 

Dans la foulée paraît son premier roman aux Editions l’Arbre à Paroles, dans la Collection If dirigée par Antoine Wauters. 8 ans raconte, en une succession de courts textes, la vie d’une petite fille belge née dans les années 80.

Avec Cédric Coomans, elle se lance ensuite dans la création du spectacle C’est pas la fin du monde ; une tragi-comédie qui mêle fin du monde et amour de la cuisine (lauréate du Prix du Jury International du Festival Emulation en 2020). 

En 2021, elle donne sa voix à Céline Chariot dans Marche Salope, un premier spectacle de la photographe autour du viol et du silence. Elle participe également en tant que comédienne à la pièce documentaire Nourrir l’humanité – Acte 2 (Cie Adoc).

Actuellement, elle poursuit ses projets d’écriture et collabore à la création du spectacle Reporters de guerre de Sébastien Foucault.

Sébastien Foucault est né au Mans (France) le 27 mai 1977.

Il commence par étudier la littérature française à la Sorbonne, avant de rejoindre Bruxelles avec des amis, dans un projet qui mêle théâtre expérimental et soupe populaire.

En 2005, il intègre le Conservatoire de Liège. Étudiant, il participe au spectacle Grow or Go de Françoise Bloch (ZOO Théâtre), d’après un documentaire de Marc Bauder sur le monde de la consultance.

Après Que faire ?, Sébastien rencontre Milo Rau. C’est le début d’une longue aventure avec l’IIPM (International Institute of Political Murder). Acteur pendant plusieurs années pour le metteur en scène suisse, Sébastien collabore également aux différentes étapes de création de ses spectacles (recueil de témoignages, voyages de recherches, castings, dramaturgie) : Hate Radio (2011), Civil Wars (2014), Compassion 2 (2015), La reprise : Histoire(s) du théâtre (2018). Ces projets donnent lieu à de nombreuses tournées internationales (Italie, Afrique du Sud, Brésil, Japon, Colombie, Mozambique, Rwanda, Turquie, Russie, Taïwan…).

Depuis 2018, Sébastien mène également un travail sur le journalisme de guerre pendant les guerres en ex-Yougoslavie. Reporters de guerre, son premier spectacle issu de cette recherche, sera présenté au Théâtre les Tanneurs en mai 2022, dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts. 

En parallèle avec son travail d’acteur et de metteur en scène, il donne régulièrement des cours à l’ESACT et dirige des workshops à l’Université de Liège.

« J’ai toujours voulu raconter des histoires mais aucune qualité ne me prédisposait à devenir artiste. Aujourd’hui, ce qui me donne la force de monter sur scène, de mettre en scène, et d’aborder des sujets aussi vertigineux que le génocide au Rwanda, le djihadisme, le conflit israélo-palestinien, la guerre en ex-Yougoslavie ou un crime homophobe, c’est la qualité des enquêtes de terrain que nous menons mes compagnon.nes et moi, et la recherche angoissante, toujours fuyante mais selon moi nécessaire, de l’endroit à partir duquel je me sens autorisé à raconter ces histoires – ma propre légitimité, ma propre singularité. Dans le théâtre documentaire que je pratique, il ne s’agit pas d’utiliser les ressources de l’art en général, et du théâtre en particulier, pour décrire la réalité, comme les journalistes le font avec les ressources du journalisme. Il s’agit de dessiner des cadres à l’intérieur de la réalité pour en faire des objets poétiques utiles et signifiants. »